Le moyen âge

-les invasions normandes

Pagus Medalgicus était une terre de transition convoitée par  Bretons, Angevins et Poitevins. Mais voici que surgissent maintenant les Normands venus par la mer des pays scandinaves. Maîtres de Nantes en 843, ils se répandent dans tous le pays en remontant rapidement le cours des fleuves. Le prieuré de Saint-Macaire disparaît, avec son précieux chartrier et la châsse de son saint fondateur. Les villages des Mauges sont anéantis, les habitants tués ou réduits en esclavage. Du bourg d’Espetven, il ne resta pas un seul habitant. Les Normands, enfin, battus près de l'actuelle ville de Cholet, voici les Bretons qui veulent se saisir des pays parcourus par ceux qu'ils ont chassés. Le comte Lambert est à leur tête. Quand il meurt, Nominoé, comte de Rennes revendique le Pays Mauge. Il s'empare de l'abbaye de Saint-Florent, l’incendie et s'approprie un riche butin. En 852, les Normands reviennent.  Les habitants fuient vers le sud. En 886 seulement, Gualon, un moine de Saint-Florent revient du Berry, où il s'était réfugié avec ses frères. Il s'entend avec les Normands et peut défricher l'emplacement de l'ancien sanctuaire de Montglonne. Cependant, la majeure partie de la communauté s’installa dans le château de Saumur, puis, sous Foulque Nerra, près de Saumur  à St Hilaire-St Florent. A la même époque, le comte de Poitiers, Eblé Mauzer, offre aux Normands les pays d'Herbauge, Tiffauges et Mauge. Ce qui ne plait pas aux Bretons du Comté de Nantes qui alors reprennent la guerre et chassent à nouveau les occupants.
Ce n’est que vers le milieu du X e siècle, que les religieux de St Florent revendiquèrent leurs terres de St Macaire. Ils ne rentrèrent dans leur droit que sur une petite partie, 140 arpents. L'église détruite par les Normands, fut  reconstruite, au IXe siècle, en bois et sur de plus grandes dimensions,

-Poitevins, bretons puis angevins.

En 942, le comte de Nantes Alain, dit Barbe-Torte, s'entend avec Guillaume, dit Tête d'Etoupe, comte de Poitiers. Le Pays Mauge lui appartiendra jusqu'à sa mort en  952. Sa veuve se donne un protecteur en se mariant avec le comte d’Anjou, Foulques le Bon. Les barons nantais interviennent de nouveau. Guerech, nouveau comte de Nantes négocie avec le comte de Poitiers : Le Pays Mauge restera aux Nantais. Guerech s'en va faire hommage au roi Lothaire, mais il avait oublié le comte d'Anjou qui le fait arrêter sur le chemin du retour, et le force à lui rendre le Pagus medalgicus. Après une nouvelle tentative des Bretons pour reprendre le pays, Guerech meurt en 988 et son jeune héritier va se heurter à Foulques Nerra, comte d'Anjou depuis un an.

-Le comté d’Anjou

C'est le vicomte Fourquois qui fera les frais de l'opération. Son château, près de Saint-Pierre-Montlimart est pris d'assaut par Foulques qui se hâte de construire une puissante forteresse au dessus de l'Evre, le Grand Montrevault, qui se dressera ainsi à l'ouest, face à la Bretagne. A l'est, il va s'allier avec Sigebrand, seigneur de Chemillé qui entre ainsi dans le Pays Mauge. Au sud, il s'appuie sur le seigneur de Beaupréau, Josselin, et descendant encore, en 1026 il parvient à Chassay. Sur une butte voisine, il fait construire Montfaucon, assisté des moines fidèles de Saint-Macaire qui dirigent les travaux. Foulque Nerra(987-1040) fut le véritable fondateur de l’Anjou dans ses limites  traditionnelles. Il dût mener de nombreuses guerres, en particulier avec le comte de Blois mais en même temps il releva  tout le pays des Mauges de ses ruines. A 70 ans,  afin de pouvoir repartir pour un lointain pèlerinage, Foulques Nerra confie la garde de ses biens aux moines de Saint-Florent de Saumur. Ainsi, de Montglonne à Montfaucon, en passant par Saint-Macaire, le pays dépendra de l'abbé de Saint-Florent.

Nombre de guerres féodales vont se dérouler encore dans le Pays des Mauges, écrit au pluriel maintenant, depuis la réunion de la Haute Mauge et de la Basse Mauge. Au cours d'une de ces guerres, vers la fin du XI e siècle, un certain Jouin, riche bourgeois et grand bienfaiteur du prieuré de Saint-Macaire, se retrouve prisonnier du seigneur de Mortagne, ce qui plongea les moines dans une grande affliction. Ces derniers, bouleversés, supplient l'évêque de Poitiers, Izambert, d'intervenir. En retour, ils promettent de lui obéir. Ils sont désavoués par leur abbé de Saint-Florent qui lutte, pour conserver son territoire hors de tout diocèse.

Au début du XII e siècle, le prieuré de St Macaire dût se sentir assez prospère pour remplacer l’église de bois par un bâtiment en pierres. Etienne, abbé de St Florent, demanda au Pape Callixte II, de passage à Tours, l’autorisation de faire consacrer la nouvelle église par l'évêque d'Angers, Rainaud de Martigné. Le texte de l’accord donné le 23 septembre 1119 nous est parvenu. Il donne une idée de l'insécurité, qui régnait avant le début de l’ère des Plantagenêts : "nous défendons à qui que ce soit d’oser témérairement attenter à la sécurité des personnes que leur piété attirera à la solennité de cette consécration, soit à leur venue, soit à leur retour". De cette église, ne reste que le modillon de granit, retrouvé par le curé Deniau à l’intérieur d’un pilier, lors de la démolition de l’église en 1880. Aucun document ne nous dit quand ce bâtiment de style roman a été démoli.

C’est aussi de cette époque que date la création des Marches, région tampon entre les comtés.

-Le rattachement à la France

 Les Mauges se retrouvent au coeur d'un véritable empire, sous l'autorité des Plantagenêts, comtes d’Anjou et de Poitou, ducs de Bretagne et de Normandie, rois d'Angleterre. Quand le roi de France arrive à triompher des Plantagenets, les barons des Mauges restent fidèles à ces derniers. En 1214 les armées de Philipe-Auguste, pour punir le seigneur de Cholet d’avoir soutenu le parti anglais contre le parti breton dans la succession au trône d’Angleterre, dévaste une nouvelle fois tous le pays : " Déjà le feu dévore les rues deThouars, déjà Chollet, Bressuire et Vihiers sont enveloppés de fumée" écrit le chroniqueur. Peut-être est-ce à ce moment, ou pendant les guerres de religion, que l’église de 1119 de notre commune fut détruite et reconstruite de façon plus sommaire avec les anciens matériaux.

Louis IX viendra à Angers recevoir la soumission du duc de Bretagne et consacrer la fidélité de l’Anjou à la couronne de France. Si l’on excepte ce tragique épisode, il faut mentionner le formidable développement, économique, architectural et démographique du Xe au XIII siècle, véritable «  renaissance » du pays, peut-être unique dans toute l’histoire de France par son ampleur. De cette époque datent la naissance et le concept même de la pluspart de nos communes actuelles. Les progrès du défrichement et de l’agriculture sont considérables : c’est alors que disparaît la majeure partie des forêts qui couvraient le territoire de l’Anjou. En particulier la grande forêt du Lattay qui séparait les Mauges du reste de l’Anjou.

A part une incursion anglaise dans la région de Maulevrier vers 1356, la Guerre de Cent Ans, au début, n'atteint pas les Mauges, si ce n'est en une forte dépense en écus d'or : 400 sont recueillis en 1360 pour obtenir la libération du roi Jean le Bon, prisonnier à Londres... Le Seigneur de la Bernardière de Saint-Macaire, Johan Chenu fut taxé pour sa part de trois écus. La Bernardière appartenait à la famille Chenu depuis le XIV éme siècle. La famille avait un blason d'hermines au chef d'or, chargé de cinq losanges de gueules.

A Chemillé en décembre 1470, deux cents hommes d'armes participent à une revue. Parmi eux, Jean Rivière de la Coignière de Saint-Macaire. Ils devaient participer à une campagne prévue en Roussillon pour le printemps 1471, mais, cette campagne n'eut pas lieu..

A la mort du roi René duc d’Anjou, la province est directement rattachée à la couronne royale (1481).