Le XX e siècle : de 1914 à nos jours.

-la guerre de 1914

Comme partout en Europe la guerre de 1914, allait provoquer un traumatisme majeur dans la société. Les gendarmes de Montfaucon à cheval ou en vélo, vinrent dans chaque commune procéder à l’appel des mobilisés. Comme partout, l’après-midi du  1er août,  les p’tits gars des classes 1909 et 1910, partirent à pied par l’ancien chemin de St Léger, rejoindre à la gare de Cholet, les autres conscrits des Mauges, persuadés que la guerre serait courte. " On s’ra revenu dans 3 semaines" disaient-ils. Comme dans toutes les campagnes, les hommes partaient par un merveilleux soleil d’août au plein temps des moissons. Après un bref entraînement à Cholet, le départ eut lieu le 5 août dans les wagons « 40 hommes-10 chevaux » ornés de l’inscription : " à Berlin " ou " Mort à Guillaume ". Pourtant, c’est la tristesse qui prévaut lors de ce premier départ : pas de chants, pas de cris et les pleurs des femmes.  Et ce fut le début de la misère avec le rationnement et la faim souvent. Le curé Dupé, malgré sa mauvaise santé, attelait régulièrement sa carriole pour aller chercher aux abattoirs les restes, d’habitude destinés aux chiens et les distribuer aux plus nécessiteux de la commune. Puis ce sera, les annonces des premiers morts, un télégramme envoyé au maire par le ministère de la Défense, communément appelé « un mortuage ». Bientôt on prit l’habitude de voir le maire, Louis  de Bosssoreille, venir annoncer un décès, moment redouté que cette venue, d’autant qu’au début de la guerre, la poste avec le front, fonctionnait mal. Ce n’était pas la priorité de l’état-major, et les politiques ressentaient le besoin de contrôler l’opinion publique. Puis le courrier se fit plus régulier, car le moral des troupes était à ce prix. Bientôt on s’organisa pour accueillir les blessés ou les permissionnaires qui arrivaient  à la gare du p’tit Anjou. Me de Bossoreille avec les bénévoles de la Croix Rouge occupait l’école publique sise encore dans le bâtiment de l’ancienne cure au début de la rue d’Anjou. Ce qui était terrible, c’était bien souvent de ne pas voir revenir le corps du fils ou du mari : ne pas pouvoir le revoir et l’enterrer dans le cimetière sous les cèdres au bout de la rue du commerce, avec les siens, pire encore avoir un proche "porté disparu" : peut-être englouti sous plusieurs mètres de boue, projeté par l’éclatement des obus, ou peut-être prisonnier. Des bruits courraient : certains avaient refait leur vie là bas avec une "boche" et c’était comme un cancer,  qui vous rongeait de honte et de chagrin.

 

Pour faire marcher les usines, il y avaient les exemptés du service, ceux qui avaient plus de 5 enfants, les plus âgés à cette époque où l’on travaillait tant qu’on en avait la force, et les femmes, dont il fallait bien que  la place s’affirme. La production s’accroissait du fait de la disparition de la concurrence étrangère et se réorientait d’ailleurs en fonction de l’effort de guerre : ainsi l’Action et Pasquier produisirent des musettes au début de la guerre. Les fondateurs disparaissent : Doizy au début de la guerre et René Mary à la fin : drame personnel, mais parmi tant d’autres d’une génération sacrifiée : près de 100 tués, 96 exactement sur la plaque de l’église, pour la commune et combien de blessés dans leur chair et dans leur corps ?
Le 11 novembre 1918, une estafette nommée Charles Dehais courut annoncer, tout heureux  à son capitaine : "C’est l’armistice, c’est l’armistice !" Et la réponse vint cinglante : "Vous vous foutez d’ma gueule Dehais, rentrez dans le rang où je vous fait fusiller !" Après sa démobilisation, il épousera une fille Bouyer  de la gare et fondera un atelier de chaussures, rue choletaise, qui deviendra l’usine Chupin. Le 11 novembre, c’était la folie dans le bourg, et c’était comme si la tristesse des uns  devaient s’effacer devant la joie générale.

Mais la paix était bien là avec le retour très progressif des hommes au foyer, l’arrivée des américains sur la place de la grande aire avec leur chapeau de boy scout, leur drôle de moto avec le side-car, avec leur bonbon si bizarre à mastiquer et qui collait partout et leur cigarettes sentant si fort (nous ne connaissions que  le gris ). Dans les années qui suivirent, le besoin de décompresser après les épreuves se faisait sentir et le curé Leclerc qui avait succédé au curé Dupé en 1909, avait beau faire les gros yeux, cela faisait du bien d’aller danser dans les nombreux caf’conc : un gramophone sur le bord du comptoir et c’était parti pour danser sur ses drôles de rythme que nous avaient laissé les cousins d’Amérique après leur départ. A l’époque tout se terminait en chansons et même à l’usine quand l’un commençait à pousser la chansonnette tout le monde reprenait l’air bien connu de la T.S.F.  Le 7 août 1921, une délibération municipale décidait l’érection du monument aux morts, qui fut fourni par René Maupillier.

-L’entre-deux guerres

Au retour de la guerre, une multitude d’ateliers surgit du sol macairois, fait parfois de bric et de broc. Ainsi en 1921, le premier atelier de l’entreprise Barbé-Martin et Bochereau, récupéré sur les préfabriqués laissés par l’armée américaine. Certains reprennent un atelier ébauché pendant la guerre : ainsi Barbary reprendra celui de son frère; Dehais celui de Durandeau, parisien , réfugié pendant la guerre . Les trois pionnières, poursuivirent leur développement : l’Action sous la direction de René Mary fils et de son beau frère René Viau.  Doizy fut repris par François Bordais en 1916 et resta la plus grosse des entreprises macairoises jusqu’à son décès brutal, en 1934. Ce dernier  fut élu maire en 1929. L’entreprise ne retrouva jamais alors son rang et vivota ensuite sous le nom de Macairoise jusqu’en 1958. Au décès de Joseph Pasquier, l’entreprise est poursuivie sous le nom de Pasquier frères et C°. D’autres fondations comme Repussard et Guittet se développèrent rapidement pour employer respectivement 150 et 30 personnes au début des années 30. Les innovations majeures de cette période furent la mécanisation avec la généralisation de l’électricité dans les années 20 et le changement de statut des entreprises avec l’apparition des S.A.R.L. en 1925. De graves crises secouèrent cette période, au début des années 20 puis de nouveau au début des années 30 reflet de la crise mondiale de 1929.

-La guerre de 39/45

Après la drôle de guerre, l’offensive allemande fit, en peu de temps, de nombreuses victimes : 23 morts dont les deux piliers de la fraternelle : Raymond Cousseau et le vicaire Georges Audouin : leur mémoire, réunie par leurs prénoms accolés, est honorée par le nom du stade  et de la rue qui y conduit. Après la guerre, un nouveau vicaire l’abbé Chevalier contribua à la réalisation du premier vrai terrain de " foot ". Les tilleuls qui le bordent datent de cette époque.

Époque récente...

Un changement de mentalité se produisit : le concile Vatican II invitait à une vision de l’Eglise moins cléricale. Ceci se traduisit sous l’influence du curé Pierre Delaunay qui succéda en 1958 au curé Leclerc par le retrait de la paroisse de ses oeuvres : extinction du patronage, vente de la colonie de St Brevin. Dans la période suivant mai 1968, un accent plus prononcé sur l’engagement social et syndical des chrétiens provoqua quelques remous dans les milieux traditionnels.

Après la Libération, de nombreuses entreprises de chaussures avaient été créés : Olejo, Chauviré-Corbet, Blanloeil. D’autres d’avant la guerre continuaient : Fillaudeau, Repussard, Pasquier ou changeaient de direction comme Pierre Chupin. Ces entreprises gardaient un caractère familial. Dans les années 1970, se constituèrent des groupes soit par absorption, soit par rachat de plusieurs sociétés : Pindière, le groupe S.A.C. Les petites entreprises familiales disparurent les unes après les autres, soit par faillite soit par défaut de successeurs. Mais les barrières protectionnistes s’abaissèrent et notre commune pris de plein fouet les crises économiques et la concurrence des pays à bas coût de main d’œuvre. En 2002 la SACAIR devenue SACAIRI déposait le bilan. Une page de l’histoire de St Macaire était tournée.

 

- 1970 piscine
- 1980 salle de sport
- 1986 construction du centre du Prieuré,
- 1988-89 agrandissement du stade
- 1993 nouvelle mairie

 

En 1994 création de la communauté de communes "Sèvre et Moine" avec les communes de : Saint André, Le Longeron, Torfou, La Renaudière, Roussay, l’autre partie du canton étant plus orientée vers le vignoble nantais. . Celle-ci gère certaines délégations de compétences dans les domaines économiques, culturels et de l'environnement. La communauté de communes possède de nombreux atouts pour l'avenir : tissu industriel, proximité de la voie rapide, nombreux équipements. L'équilibre entre l'urbain et le rural, si recherché par nos contemporains, est l'un de ces atouts.

Après quelques tâtonnements de structure intercommunale, St Macaire s’engagea en 1996 dans la communauté de communes Sèvre et Moine regroupant St André, Roussay, La Renaudière, Le Longeron, Torfou, De nombreux lotissements virent le jour à partir de 1996 favorisés par la proximité de Cholet et de la voie Express Nantes-Cholet enfin terminée. Les entreprises se diversifient dans les nouvelles - zones industrielles (Actipoles). Notre commune poursuit ses aménagements :


- 1995 parc de loisirs de la Croix verte
- 1998 réfection du cinéma "familia" qui devient : "espace Boris Vian" ,
- 2001 construction de la médiathèque St Exupéry.
- 2003-04 réfection de la place H.Doizy.

- 2006, l'espace Marie-Josèphe Hervé (sportif et culturel).

 

En 2007 elle fusionne avec la communauté de communes Val de Moine et devient "Communauté de communes Moine et Sèvre". Elle regroupe aujourd'hui 10 communes : Le Longeron, Montfaucon-Montigné, La Renaudière, Roussay, St André de la Marche, St Crespin sur Moine, St Germain sur Moine, St Macaire en Mauges, Tillières et Torfou. La communauté de communes Moine et Sèvre représente une population de 23 372 habitants (selon le dernier recensement).

- 2013, la nouvelle Maison de la Petite Enfance (Multi-accueil, allée de l'Avresne)
- 2014, la Maison des Arts (culture) dans l'espace du Tamarin  ...

- 2015, St Macaire disparait dans les arcanes de la nouvelle commune "SEVREMOINE"

 

Au 15/12/2015 création de la commune nouvelle de Sèvremoine, regroupant les communes
déléguées de : Le Longeron, Montfaucon-Montigné, La Renaudière, Roussay, St André de la
Marche, St Crespin sur Moine, St Germain sur Moine, St Macaire en Mauges, Tillières et
Torfou. La commune nouvelle de Sèvremoine fait partie de la communauté d'agglomération
Mauges communauté.